Affaire Jubillar : des règles strictes pour assister au procès à Albi

Publié par Alice Ernult
le 24/06/2025
le
3 minutes
Tribunal d'Albi
Procès très attendu, public restreint, journalistes nombreux… À moins de trois mois de l’ouverture des débats, les contours du procès de Cédric Jubillar se précisent. Mais une chose est sûre, tout le monde ne pourra pas y assister.

C’est une affaire qui fascine la France entière depuis près de cinq ans, mais auquel peu de citoyens pourront assister. Le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, s’ouvrira le 22 septembre 2025 devant la cour d’assises du Tarn à Albi

Le nombre de places est strictement limité : 80 au total. La salle d’audience principale du tribunal accueillera une quarantaine de personnes issues du public, tandis qu’une seconde salle, prévue pour la retransmission vidéo des débats, proposera 40 places supplémentaires. Côté presse, 120 à 140 journalistes sont attendus, mais seuls 40 d’entre eux pourront être présents simultanément dans la salle. 

Premier arrivé, premier servi

Pas question de réserver à l’avance. La première présidente de la cour d’appel de Toulouse, Chantal Ferreira, a insisté sur ce point : “Le public devra faire la queue, peut-être se lever très tôt, mais il n’y aura aucun passe-droit”, a-t-elle déclaré à Ici

Les spectateurs devront également composer avec un turn-over organisé. Lorsqu’un membre du public quittera la salle, notamment lors d’une suspension d’audience, il ne pourra pas réintégrer les lieux, et cédera ainsi sa place à un autre. Une organisation qui vise à maintenir une certaine fluidité d’accès à ce procès où l'affluence risque d’être importante. "C’est un fait divers qui a intéressé la France entière. Beaucoup souhaitent savoir ce que devient cette affaire", rappelle la magistrate.

Un procès sous haute surveillance

Ce procès, prévu pour durer quatre semaines jusqu’au 19 octobre 2025, mobilisera d’importantes ressources judiciaires et sécuritaires. Les magistrats toulousains travaillent d’ailleurs depuis des mois à sa préparation. Une réunion décisive entre avocats est prévue le 27 juin pour arrêter le nombre de témoins.

Les forces de l’ordre seront déployées autour du tribunal, avec la participation des services techniques de la ville d’Albi. Le procureur général Nicolas Jacquet affirme vouloir un procès “serein”, confié à deux avocats généraux expérimentés et reconnus pour leurs qualités humaines : Pierre Aurignac et Nicolas Ruff.

Une affaire encore pleine de zones d’ombre

Cédric Jubillar, aujourd’hui âgé de 37 ans, est incarcéré depuis juin 2021. Il continue de nier les faits. Le corps de son épouse, infirmière de nuit et mère de famille, n’a jamais été retrouvé. Selon les enquêteurs, le couple était en crise, Delphine projetait de refaire sa vie. Trois témoignages, dont celui de leur fils aîné, évoquent une violente dispute le soir de sa disparition.

L’accusation s’appuie sur un faisceau d’indices : une couette lavée en pleine nuit, une voiture déplacée, des incohérences dans le comportement du mari. Mais la défense dénonce une enquête à charge et conteste chaque élément. Pour Me Emmanuelle Franck, “la justice a fabriqué un coupable” et Delphine aurait pu sortir seule ce soir-là.
 

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