Maison de campagne : les critères à ne pas négliger pour bien la choisir

Depuis la crise sanitaire, l’attrait pour les maisons de campagne a explosé. Comme le constate Stéphanie Joyeux, fondatrice de l’agence Demeures de Campagne, située à Sancerre “ juste après le Covid, tout le monde s’est emballé. Certains ont acheté sans vraiment réfléchir mais les contraintes d’un tel bien doivent être prises en compte”. Et si la demande reste forte, les acheteurs, principalement des couples ou familles citadines âgés de 40 à 60 ans, se montrent bien plus prudents.

Loin de l’euphorie d’après confinement, les contrôles sont plus poussés et les attentes, plus précises. “Depuis la pandémie et dans un quotidien plutôt anxiogène, les clients sont plus prudents et ils veulent tout vérifier, du diagnostic aux charges”, souligne l’experte. Car posséder une maison à la campagne implique des responsabilités : chauffage, entretien, éventuelles rénovations… Et tout cela a un coût.

Les bons réflexes à adopter avant d’acheter

Le principal conseil de Stéphanie Joyeux ? Visiter en hiver. “C’est là qu’on voit les vrais défauts. L’été, tout est beau, on s’emballe facilement. Mais l’hiver, quand il pleut, qu’il fait froid, qu’il y a du vent, on voit si la maison est bien isolée, s’il y a de l’humidité, si le toit fuit”. Un test grandeur nature, en somme.

Autre point fondamental à vérifier : l’état du gros œuvre, soit la toiture, les murs et les fondations. “Le bâti, c’est le principal. Si la structure est saine, le reste n’est que de l’aménagement ou de la décoration”, précise-t-elle. En parallèle, l’environnement joue un rôle clé : le calme, l’absence de nuisances sonores, les charmes de la nature. 

En tant qu’acheteur, la spécialiste recommande également de se méfier du piège de la déco. “Une maison bien rangée, avec un café qui sent bon et des coussins bien placés, c’est le minimum mais cela peut grandement influencer. Il faut chercher plus loin”. D'où l’importance de travailler avec un agent de confiance, transparent sur les qualités autant que sur les défauts du bien. “Même moi en tant qu’acheteuse, la première chose que je fais, c'est de regarder avec quel agent je vais travailler”.

Rénovation, diagnostics, Internet : ce qu’il faut savoir

Parmi les freins actuels à l’achat, le diagnostic énergétique occupe une place majeure. “C’est souvent du grand n’importe quoi : pour une même maison, trois experts peuvent donner trois notes différentes. Mais cela impacte quand même la décision des acheteurs”, acquiesce Stéphanie Joyeux.

Autre critère devenu important : la connexion Internet. “Ce n’est pas toujours un critère de départ, mais ça vient très vite. La plupart demandent si la fibre est installée”. Un détail non négligeable, notamment pour ceux qui souhaitent télétravailler depuis leur résidence secondaire, ce qui est le cas de 80 % de sa clientèle.

Enfin, ne pas négliger certains aspects techniques comme l’assainissement non collectif : souvent présent en zone rurale, il peut inquiéter, mais “dans la région (en Centre-Val de Loire NDLR), tant que le système est entretenu, la mise aux normes peut être décalée dans le temps”.

Acheter une maison de campagne ne s’improvise pas. Il faut du temps, de la vigilance, une vision réaliste… et un(e) agent(e) honnête. “Je préfère dire tout de suite ce qui ne va pas. Je casse un peu le rêve au départ, mais ensuite, les acheteurs sont rassurés. Ils savent exactement ce qu’ils achètent”, conclut Stéphanie Joyeux. Et pour cause, mieux vaut un coup de cœur réfléchi qu’un rêve qui vire au cauchemar.