Accidents : quels sont les avions les plus à risque ?
A l’échelle mondiale, l’aviation commerciale demeure l’un des modes de transport les plus sûrs. Pourtant, chaque incident, aussi rare soit-il, met en lumière ses fragilités. Derrière les millions d’heures de vol sans encombre, des accidents marquants révèlent que la sécurité aérienne est un fragile équilibre entre la robustesse des machines, la vigilance des équipages et la rigueur des contrôles.
Les compagnies aériennes et les constructeurs opèrent aujourd’hui dans un cadre réglementaire très structuré. Les agences comme l’EASA en Europe ou la FAA aux États-Unis imposent des audits périodiques, des vérifications poussées après chaque incident, et une transparence renforcée dans le partage des données. L’objectif est double : empêcher la répétition d’erreurs humaines ou techniques, et renforcer la confiance des passagers. En parallèle, les constructeurs investissent considérablement dans la maintenance et la formation continue des pilotes. Cette alliance de la réglementation, la technologie et des compétences a permis de faire chuter drastiquement les accidents mortels au cours des dernières décennies.
Certains appareils pointés du doigt
Mais la sécurité aérienne n’est pas sûre à 100%. Le cas du Boeing 737 MAX, immobilisé après deux crashs mortels en 2018 et 2019, a rappelé la vulnérabilité du système. D’autres accidents, bien que moins médiatisés, illustrent les dangers liés à la météo, aux erreurs de maintenance ou à la formation insuffisante. En Russie, le Tupolev Tu-104, un avion soviétique historique, a été retiré du service dans les années 1980 à la suite de plusieurs accidents en décollage ou en vol ponctués de pertes de contrôle à basse vitesse, dus à une aile fortement fléchie et exigeant des approches critiques.
En Afrique, en Asie ou dans des régions moins strictement régulées, des avions comme le LET L-410 ou le Yak-40 sont fréquemment impliqués dans des accidents liés à des terrains difficiles, des conditions météo défavorables ou des contrôles d’entretien insuffisants. Ces appareils, souvent petits ou anciens, contrastent avec la sécurité des gros porteurs mais continuent de transporter des passagers dans des zones sous-régulées.
D’un point de vue technologique, Airbus a su se positionner comme un modèle en matière de fiabilité. Selon une étude publiée en 2024, les avions de la gamme A32x présentent moins d’accidents et nettement moins de décès que les Boeing 737 sur la période 2008‑2019, y compris en tenant compte des récents accidents des MAX.
Dans notre diaporama, décourvez les 7 appareils considérés comme les plus à risque.
Un avion peut-il être dangereux ?
Un avion “dangereux” n’est pas forcément mal conçu. Ces modèles sont parfois très répandus, ce qui augmente mécaniquement leur nombre d'accidents. Dans d'autres cas, ils sont exploités dans des conditions difficiles (météo, maintenance, formation), ce qui accroît le risque.
Yakovlev Yak‑40
Appareil régional soviétique, souvent engagé dans des vols sur des infrastructures précaires, le Yak‑40 totalise plus de 122 accidents.
LET L‑410
Utilisé dans des contextes difficiles, cet avion léger a subi plus de 116 accidents, souvent liés aux conditions météo sévères.
Tupolev Tu‑154
Ce triréacteur soviétique accuse plus de 70 accidents graves, dont certains très médiatisés.
Boeing 747
En 1977, deux de ces appareils sont entrés en collision à l'aéroport de Tenerife, faisant 585 morts.
McDonnell Douglas DC‑9 (et successeur MD‑80)
L’ancêtre des appareils DC‑9 et MD‑80 comptabilise environ 117 accidents avec plus de 2 135 morts. Le 16 août 2005, un McDonnell Douglas MD-82 de la compagnie colombienne West Caribbean Airways s'écrase dans la zone montagneuse de Sierra de Perija, dans l'ouest du Venezuela, avec 152 passagers à bord, tous de nationalité française et huit membres d'équipage de nationalité colombienne. L'avion reliait le Panama à la Martinique. Il n'y a aucun survivant.
Boeing 737‑200
Le Boeing 737‑200, célèbre biréacteur moyen-courrier, a été impliqué dans 68 accidents mortels, faisant près de 2 910 décès. Beaucoup d’accidents étaient liés à l’accumulation de glace sur les capteurs sensibles, induisant des erreurs critiques lors des manœuvres d’approche.
