Ce tout petit objet oublié dans votre tiroir peut valoir plus de 100 euros

C'est un tout petit accessoire bien pratique pour ne pas se piquer le doigt avec l'aiguille à coudre. Pourtant, le dé, puisque c'est de lui qu'il s'agit, ne serait pas apparu en même temps que la couture elle-même. Beaucoup de majeurs ou d'annulaires ont du souffrir pendant plusieurs siècles. Si les "prototypes" les plus anciens de dés à coudre seraient originaires de Chine, inventés pendant la dynastie des Han débutée il y a plus de 2 000 ans, les archéologues n'en ont jamais retrouvé la moindre trace. Les plus vieux découverts étaient os, corne ou ivoire, et seraient plutôt "récents" : de la période gallo-romaine au du début du Haut Moyen-Âge (les dix premiers siècles de notre ère). L'artisanat évoluant, ils vont se transformer, étant fabriqués en bois ou en bronze. Le cuivre va ensuite s'imposer pendant très longtemps, car plus malléable et moins cher que le bronze et l'accessoire restera un objet sans valeur à la fonction bien définie. Toutefois, à la Renaissance, au XIVe siècle, le dé à coudre va adopter la tendance de l'époque et devenir plus raffiné, peint, gravé ou décoré au poinçon pour réaliser les fossettes.
Quand le dé à coudre devient "ostentatoire"
Dès le XVIIe siècle, l'objet gagne ses lettres de noblesse. Pour ceux qui en ont les moyens, les dés à coudre vont devenir un accessoire raffiné, signe extérieur de richesse, se parant d'or et "de pierres semi-précieuses" nous append Pleine Vie. Leur apogée aura lieu au XVIIIe siècle à l'époque victorienne d'après nos confrères, les dames de la haute société aristocratique se les offrant en cadeau, souvent en argent, parfois comme simple ornement. La Révolution Industrielle permet alors de les fabriquer en laiton et en masse, puis la porcelaine s'imposera pendant un temps. Mais peu de "digitabuphiles", les collectionneurs de dés à coudre, possèdent des modèles de très grande valeur, que l'on pourra surtout découvrir au musée.
Un marché encore timide en France
Les digitabuphiles les plus acharnés sont les Anglais. Cette passion pour le dé à coudre de collection est toutefois parvenue jusqu'à nous, où il commence juste à être recherché en France. On en trouve chez beaucoup d'antiquaires et sur Internet désormais. Il est très rare de pouvoir en dénicher de très anciens, qui peuvent valoir des centaines d'euros voire beaucoup plus. Certains dés sont assimilés à des "œuvres d'art miniatures", comme ceux signés ou issus de manufactures renommées telles que "Meissen, Royal Worcester ou Wedgwood" pour la porcelaine. Les plus anciens, en métal, sont aussi les plus prisés. Ils sont reconnaissables à leur forme irrégulière, à l'irrégularité de leurs fossettes, à l'étroitesse de leur trou (les femmes avaient alors des doigts plus fins semble-t-il). Ceux peints délicatement à la main ont aussi la cote.
Retrouvez dans notre diaporama ci-dessous des dès à coudre que s'arracheraient les collectionneurs. La sélection est non exhaustive.
Dé à coudre en argent

Ce dé à coudre à l'intérieur et l'extérieur en argent avec renfort métallique, breveté par l'Anglais Charles Horner à la fin du XIXe siècle est une pièce prisée des collectionneurs. Un dé en argent ancien de ce type peut valoir une trentaine d'euros, à plus de 100.
Dé à coudre en or avec poinçon

Ce dé à coudre en or avec poinçon (9 carats) des années 30 finement décoré se négociera bien au-delà des 100 euros. Un modèle tel que celui-ci peut se négocier au-dessus de 200 euros. Ne le vendez pas dans une boutique d'achat d'or, vous en tirerez moins d'argent et il finira fondu.
Dé à coudre peint à la main

Ce type de dé à coudre, peint à la main, ici en céramique et d'origine russe est particulièrement recherché. Il est très difficile d'évaluer sa valeur mais ont peut pourvoir en tirer une centaine d'euros.
Dé à coudre du Moyen-Âge

Ce dé à coudre en argent décoré datant du Moyen-Âge est presque inestimable. Seul un spécialiste en donnera une estimation valable car c'est une pièce rarissime
Dé à coudre en cuivre

Ce type de dé à coudre ancien en cuivre attisera forcément la curiosité des collectionneurs. S'il est original, il ne devrait pas valoir plus d'une trentaine d'euros.
Dé à coudre en bois

Ce dé à coudre en bois très finement sculpté datant probablement du début du XXe siècle est sans aucun doute une pièce rare. Mais il est trop récent pour coûter plus d'une dizaine d'euros.
Dé à coudre en porcelaine

Ce dé à coudre en porcelaine fine à la base cerclée d'or peut valoir une petite fortune. D'époque victorienne, même si la porcelaine n'est pas rare, cette pièce peut valoir entre 100 et 200 euros.